La réponse à cette question est loin d’être anodine. Que vous soyez adeptes du naturel ou du conventionnel, il est important de lire la liste d’ingrédients du produit que vous achetez. Votre corps n’est pas hermétique : 2 kilos de substances chimiques s’accumulent, chaque année, dans l’organisme de femmes consommatrices « normales » de produits cosmétiques. C’est la conclusion alarmante d’une étude menée aux Etats-Unis, selon laquelle 60% de n’importe quel produit appliqué sur la peau est absorbé par l’organisme.
Je ne vous incite pas à laisser tomber tous vos rituels beauté. Ce serait vous priver d’un des rares plaisirs de la journée, je vous l’accorde. Cela dit, au lieu de vous tartiner la peau avec n’importe quoi, soyez curieuses pour connaître ce que contient votre produit cosmétique. Je vous montre comment faire *_*.
Il est vrai que la liste d’ingrédients n’incite presque personne à la lire. Dans la plupart des cas, on cherche la marque et les composés actifs du produit. Nos yeux s’arrêtent involontairement sur ce qui est visible, ou plutôt sur ce que le fabricant cherche à mettre en avant. La liste d’ingrédients, quant à elle, est apposée au dos du produit, presque illisible et incompréhensible par le commun des mortels.
1. Comprendre la structure de la liste d’ingrédients
Pour tout produit cosmétique, la liste des ingrédients doit respecter la nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques ou INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients). Cette nomenclature a été conçue en 1973 par une association américaine regroupant des fabricants de cosmétiques (CTFA Cosmetic, Toiletry and Fragrance Association). Son utilisation a été répandue par la suite dans bon nombre de pays.
La liste doit énumérer TOUS les composants du produit et ce, dans l'ordre décroissant de concentration, du plus dosé au moins dosé. Il faut donc tenir compte des 2 à 8 premiers ingrédients de la liste puisqu’ils constituent les composants principaux du produit. On retrouve généralement l’eau (Aqua en latin) comme principal ingrédient, figurant en tête de liste. Dès qu’on arrive au deuxième composant, ça se complique.
2. Déchiffrer les composants
La liste d’ingrédients est rédigée principalement en anglais avec quelques termes latins éventuellement. Voici quelques repères pour vous permettre de mieux décoder cette liste mystérieuse :
Les silicones
Obtenus par synthèse chimique du silicium (le sable), ils sont repérables grâce à leurs terminaisons en « thicone », « thiconol », « siloxane » ou « silane » (Phenyl trimethicone, diméthicone, cyclomethicone, dimethiconol, cyclotertrasiloxane…).
Leurs propriétés : Réparent la fibre capillaire endommagée en l’enrobant d’une gaine (un « film plastique » plus ou moins occlusif) qui va colmater ses lésions et lui redonner un aspect sain et un toucher doux, tout en aidant au coiffage et démêlage.
Ce qu’on leur reproche : Appliqués sur le cuir chevelu, les silicones peuvent gêner la pousse des cheveux en bouchant les pores, suscitant pellicules et racines grasses. Par ailleurs, on leur reproche de ne pas avoir d’action réellement « thérapeutique » ou « réparatrice » sur le cheveu abîmé, mais plutôt un effet de surface qui masque les dommages, rien de plus.
Les sulfates
Les sulfates, connus pour leur pouvoir moussant et dégraissant, sont plus simples à détecter : Ammonium Lauryl Sulfate (ALS), Sodium Laureth Sulfate (SLES), Sodium Lauryl Sulfate (SLS), Sodium Lauryl Sulfoacetate, Sodium Myreth Sulfate.
Ce qu’on leur reproche : les sulfates peuvent être très irritants, desséchants et allergènes.
Les PEG (PolyEthylene Glycol) et PPG (Propylène Glycol)
C’est une famille de composés chimiques de synthèse (PEG dérivant de l'oxyde d'éthylène, produit toxique et inflammable ; PPG dérivant de l'huile utilisée pour entretenir les freins et des antigels industriels !). On les repère facilement grâce à leur forme abrégée, puisqu’ils sont exprimés en lettres capitales suivies d’un nombre indiquant le poids moléculaire (PEG-6, PEG-40…).
Leur propriété : Ils ont une fonction de conservateur dans les produits cosmétiques et d’hygiène.
Ce qu’on leur reproche : leur effet polluant, puisqu’ils contiennent de nombreuses impuretés toxiques.
EDTA (Ethylenediaminetetraactic Acid)
C’est un stabilisateur, qui permet d’éviter tout changement de couleur, senteur ou texture. Il garantit un produit qui ne bouge pas.
Ce qu’on lui reproche : Toxique pour le corps humain ou pour l'environnement, l’EDTA n'est pas biodégradable.
Petrolatum, Paraffinum liquidum, Mineral Oil
Ce sont des produits dérivés de la pétrochimie, connus aussi sous le nom d’huiles minérales.
Leur propriété : Elles forment une barrière imperméable entre la peau et l’air, la protégeant des irritations causées par l’environnement.
Ce qu’on leur reproche : Utilisées à l’excès, les huiles minérales peuvent rendre la peau « paresseuse ». Avec le temps, elle s’habitue à l’aide qui lui est apportée et n’est plus capable de s’hydrater et de se protéger toute seule.
Les phtalates
Dissimulés par le terme générique « parfum » ou « fragrance », ils sont produits à partir du goudron ou du pétrole. C’est tout simplement un parfum synthétique.
Les colorants
Naturels ou non, on les reconnait par la formulation « CI » suivie d’un chiffre (ex : CI 17200).
Les extraits naturels
Les extraits naturels de plantes sont presque toujours désignés par un nom latin.
Les allergènes
La liste INCI définit 26 substances allergènes qui doivent être obligatoirement mentionnées à la fin de la liste d’ingrédients, dès qu'ils sont présents à plus de 0,01 % dans les produits à rincer et à plus de 0,001 % dans les produits sans rinçage.
Ce ne sont pas des ingrédients, mais plutôt des composés naturels d’autres ingrédients: linalol, géraniol, limonène…
Maintenant, vous êtes relativement mieux outillées pour décoder la liste d’ingrédients de vos produits. Vous êtes en mesure d’identifier les principaux composants et d’en comprendre l’utilité. Votre prochain achat sera donc plus ciblé et bien réfléchi.
A très bientôt !
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